le Kendo
Le Kendo est l’escrime au sabre Japonais.
Le mot Kendo est formé du caractère Ken qui signifie sabre ou épée et du caractère Michi qui signifie route, chemin, voie. C’est la raison pour laquelle il est souvent traduit par la « Voie du Sabre » Cette escrime japonaise a pris sa forme actuelle à la fin du XIXe siècle et est devenue, quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, une discipline de compétition internationale.
- L'origine se situe tout d'abord dans les combats auxquels se livraient les guerriers japonais sur les champs de bataille, combats qui jalonnent l'histoire du Japon du XIe au XVIIe siècle; puis dans les innombrables écoles (Ryu) où se perfectionnaient les Bushi , réduits à l'inactivité guerrière pendant la période de paix que les shôgun Tokugawa firent régner jusqu'au milieu du XIXe siècle.
L'occidentalisation du japon lors de la restauration du pouvoir impérial en 1868 eut pour conséquence le déclin de la pratique du sabre durant une décennie environ. Puis, au nom des vertus qui étaient attachées à cette pratique du sabre, la tradition fut renouée avec l'élaboration du Kendo, conçu à partir des techniques les plus épurées des anciennes pratiques martiales (Kenjutsu).
Pour la pratique du Kendo, le sabre est remplacé par le Shinai composé de quatre lames de bambou (on utilise aussi parfois des matériaux synthétiques) reliées entre elles par des pièces de cuir.
Cette arme est suffisamment souple pour ne pas causer de blessures aux pratiquants. Sa longue poignée, Tsuka, permet le maniement de l'arme avec les deux mains.
On utilise aussi le sabre de bois, le Bokken, en particulier pour l'éxécution des Kata. Le Shinai est une réplique inoffensive du sabre, Katana, utilisé jadis par les guerriers japonais.
- La pratique Le Kendo se pratique idéalement sur un plancher offrant une certaine élasticité. Les Kendoka ont les pieds nus.
En kendo, l'objectif consiste à aller frapper avec la "partie valable du Shinai" (le tiers supérieur correctement orienté, en référence au côté tranchant d'un sabre), la partie valable d'une des protections Men, Kote, Do de l'adversaire.
Du débutant à l'expert, une règle identique gère la validité des frappes délivrées. Cette règle est appelée Ki-Ken-Tai-Itchi
Les frappes fondamentales portent le même nom que les protections:
frappe à la tête : Men,
frappe sur l'avant-bras: Kote,
frappe au flanc : Do.
S'ajoute à ces frappes "de taille ", un coup "d'estoc", Tsuki de la pointe du shinai sur la protection de la gorge ou, dans certains cas précis, sur la partie supérieure du Do.
Dans l'assaut libre (Ji-geiko), les adversaires, qui se tiennent en garde face à face, les pointes des armes croisées, vont essayer mutuellement de marquer un point: le Ippon. Il faut donc, réussir : soit à frapper avant que l'adversaire ne puisse le faire, soit à frapper après avoir esquivé ou paré l'attaque adverse. Dans les attaques, les frappes peuvent se succéder ou se combiner. Il existe également des manoeuvres avec le Shinai destinées à affaiblir ou à ouvrir la garde de l'adversaire. Les combattants s'affrontent réellement et les assauts sont d'une intensité très soutenue. Toute forme de brutalité est néanmoins rejetée, (l'adversaire n'est pas un ennemi à battre, mais un partenaire indispensable aux progrès).
Le Kendo favorise la prise de conscience de son propre corps. Les impératifs de l'assaut mettent en oeuvre des mécanismes de concentration, de vigilance, de perception et d'ajustement des réponses aux sollicitations de l'adversaire.
Les séquences gestuelles effectuées au cours de l'apprentissage et du perfectionnement, de par le rythme et le volume exigés, représentent une réelle et intense activité physique et sportive .
L'habitude de "se confronter aux autres concrètement" (et jusqu'à un âge avancé, puisque la pratique non traumatisante du Kendo permet une longévité sportive exceptionnelle) apparaît comme un facteur de maîtrise des émotions, de capacité à gérer une opposition, et de canalisation de l'agressivité.
Le Kendo, au -delà du formalisme ou du folklore, a conservé une "étiquette" spécifique, indispensable témoignage du respect mutuel qui est l'aboutissement de la pratique de cette discipline. Il suffit d'assister à des championnats de Kendo pour constater que compétiteurs et spectateurs font preuve d'un comportement exemplaire; pour tous, le "fair-play" est naturel.